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Dans la nuit, des témoins ont fait état de frappes aériennes vers Rafah et de combats à Khan Younès, le ministère de la Santé du Hamas dénombrant au matin de nombreux morts et blessés à travers ce territoire ravagé par des mois de guerre. Des tirs de chars contre un bâtiment de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Khan Younès avaient déjà fait mercredi au moins "neuf morts et 75 blessés", a indiqué Thomas White, responsable de l'organisation à Gaza, où des sources médicales et onusiennes craignent que le bilan s'alourdisse.
Philippe Lazzarini, chef de l'Unrwa, a affirmé que le centre d'accueil était "clairement" identifié et que ses coordonnées avaient été "partagées avec les autorités israéliennes". Il a fustigé "une violation flagrante des règles fondamentales de la guerre".
L'armée israélienne a indiqué avoir "encerclé" Khan Younès et appelé la population locale à partir à Rafah, plus au sud. Mais les combats rendent dangereux les transports vers cette ville où se massent la majorité des 1,7 million de Palestiniens déjà déplacés par la guerre. Après les tirs meurtriers sur le site de l'ONU, l'armée israélienne a indiqué à l'AFP qu'un "examen" des opérations était en cours mais qu'elle avait "exclu (...) une frappe aérienne ou d'artillerie", évoquant aussi "la possibilité" d'un tir du Hamas.
Les Etats-Unis, premiers alliés d'Israël, ont dit "déplorer" ces tirs et appelé à ce que les sites de l'ONU à Gaza soient "protégés". En Europe, Rome et Paris ont annoncé respectivement que cent enfants palestiniens blessés à Gaza seraient soignés dans des hôpitaux italiens et que sept enfants blessés étaient arrivés en France pour y être traités.
Au 111ème jour de la guerre, la situation humanitaire continue de s'aggraver dans le territoire assiégé. Parallèlement, des manifestants israéliens ont bloqué mercredi soir une artère clé de la métropole israélienne de Tel-Aviv pour exhorter le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu à accepter une pause dans les combats, voire un cessez-le-feu.
"Ça suffit! (...) Nous ne voulons pas que les otages nous reviennent sous forme de cadavres, nous en avons assez des bombardements à Gaza, nous en avons assez de voir des enfants morts, nous voulons envoyer un message clair: la population en Israël réclame un accord, réclame la paix", a déclaré Sapir Sluzker Amran, une manifestante.
Le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis tentent actuellement une médiation afin d'en arriver à une nouvelle trêve, plus longue, à Gaza incluant la libération d'otages et de prisonniers. Mais dans un enregistrement obtenu par la chaîne israélienne 12, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé "problématique" le rôle de médiateur du Qatar, pays où est établie la direction politique du Hamas. "Je n'ai aucune illusion à leur égard. Ils ont des moyens de faire pression (sur le Hamas, ndlr).
Et pourquoi? Parce qu'ils les financent", a affirmé en hébreu M. Netanyahu selon cet enregistrement. Le Qatar s'est dit "consterné" par ces déclarations attribuées au dirigeant, les accusant d'"entraver et saper le processus de médiation, pour des raisons qui semblent servir davantage sa carrière politique" que les "otages israéliens", a souligné dans la nuit le ministère des Affaires étrangères. Le conflit exacerbe par ailleurs les tensions régionales, notamment au large du Yémen où les rebelles Houthis, proches de l'Iran, ont tiré mercredi des missiles contre deux navires américains, les forçant à rebrousser chemin.